jeudi 25 avril 2013

L' ALUBAT 52: un regard neuf sur un nom emblématique ...


Le 21 février j'avais fait un post sous le titre "Darwin et sa théorie de l'évolution chez Alubat ...".

Et bien l'évolution a eu un résulat positif. Super positif même, enfin, de mon point de vue ...
Mais est ce seulement une Evolution?
Une Révolution probablement pas mais "Quid de la Mutation"?

Vu du ponton.

Gaia, c'est son nom, est un superbe bateau de 52 pieds donc, reprenant un peu la carène du Cigale 16 avec son bouchain évolutif mais beaucoup plus large de l'arrière et avec un cockpit de taille impressionnante. Il faut dire que le bau maximum est de plus de 4.80m pour une longueur hors tout de 15.89m dont 15.49 flottent et qui accuse un poids de 18 tonnes.

Il est intéressant de voir que les bouchains qui faisaient un peu dépassé, voire "ringard" il y a quelques années ont regagné de la popularité, pour ne pas dire leurs lettres de noblesse, depuis que l'on en voit sur tous les IMOCAs et autre bateaux de course au large. Le débat coque en forme (il y a eu un OVNI coque ne forme fait sur commande) coque à bouchain paraît bine clôt.
Bien sur il y a toujours l'arceau arrière (signature des OVNIs) qui, sur Gaïa, supporte 2 panneaux solaires de 100W et 2 éoliennes D400 mais il y a aussi un second arceau au dessus de la descente qui, lui, supporte le rail d'écoute et un éclairage qui devrait se révéler bien utile de nuit en traversée.

C'est un dériveur intégral, bien entend, à la différence du Cigale 16, avec un tirant d'eau allant de 1.1m dérive haute à 3m dérive basse, la même chose que le 445 mais les 2 bateaux sont incomparables tant au niveau du design que du comportement marin. Une différence de taille avec les précédents: la dérive ne rentre pas totalement dans la coque mais dépasse d'environ 20cm ce qui ne permet plus de poser le bateau sur un plan dur. Échouage dans la vase et le sable mou seulement ... Bon, mais combien échouent vraiment leur OVNI? Volontairement s'entend ...
Les deux bateaux, Cigale et Alubat 52 Evolution, ont été dessinés par Marc Lombard et leur air de famille ne doit rien au hasard.
Je ne ferai pas trop de descriptions car un article entier sera consacré à ce bateau dans un prochain numéro de Voiles et Voiliers dont le reporter était à bord pour cet essais.

Vu de l'extérieur on a donc une ligne très tendue avec un roof en sifflet, un flush-deck qui a du nécessiter quelques prouesses techniques au niveau chaudronnerie pour évacuer l'eau apportée par la vagues ou la pluie. Pour l'eau, la qualité de l'antidérapant est toujours aussi bonne, on verra à l'usage la résistance de la laque, point faible des OVNIs en général.
Il y a des panneaux de pont en grand nombre et 4 panneaux solaires souples additionnels voulus par le propriétaire. A l'avant on trouve une trappe de soute à voile qui, sur ce bateau, donne dans un atelier de bonne taille car le propriétaire n'a pas désiré de grande cabine avant, préférant dormir plus sur l'arrière.
Bien sur un gréement avec barres de flèches poussantes et un bon et beau cintrage du mat.
Au niveau du cockpit un grande table repliable sur tribord des cale-pieds des 2 cotés, ils sont bienvenus quant le bateau gite car il y a pas mal de distance pour passer d'un coté à l'autre (je n'ai pas mesuré mais j'aurais du demander).
des banquettes lattées et aérées comme sur les autres OVNIs et plus à l'arrière 2 barres à roue disposant chacune d'un compas protégé et d'un pod avec toute l'électronique nécessaire de chaque coté, y compris la commande du moteur (un Volvo D2-75 turbo chargé) et du propulseur d'étrave. La VHF externe se trouve sur le poste tribord.
Plus en arrière encore, une jupe sur laquelle est fixé un Wat&Sea et un impressionnant garage à annexe avec treuil et glissières de chargement qui vient se loger sous le cockpit. Lorsque l'annexe n'est pas rentrée, elle peut être suspendue à l'arceau arrière qui est équipé d'un classique mais immense portique de relevage.


A l'intérieur, qui communique avec le cockpit par une descente qui doit bien faire 1 fois et demi au moins la largeur habituelle beaucoup d'espace, de clarté et de lumière on trouve successivement, et avec plaisir:

Un vaste carré avec la cuisine sur bâbord. Celle ci est assez conventionnelle au niveau équipement mais dispose d'un frigo a porte frontale, d'un congélateur à ouverture verticale et d'un nombre impressionant de tiroirs et équipets.
Sous les planchers on trouve les reservoir d'eau (600l) et un systeme de filtration sur charbon.
A tribord, un coin repas-salon dont la table (qui s'abaisse)fait 1.3m sur 1m et est entourée de banquettes et de fauteuils mobiles qui peuvent être fixés en navigation.

La table à carte est sur tribord, tournée vers l'arrière et de taille confortable.

Le chêne clair, verni avec un verni à l'eau mat donne au bois une rendu particulièeremnet séduisant et contribue beaucoup à la clarté du bateau, de même que le sol blanc dont le revêtement vient d'un ascensoriste! Excellent choix d'autant plus que ces planchers sont fixés avec des clips qui les maintiendraient en place en cas de chavirement. Subtil !

Bien que le cockpit et le carré ne soient pas sur le même plan, la largeur de la descente et la géométrie du tout associés à la luminosité font que l'on a l'impression de vivre dans un espace unique. Surprenant et agréable mais surement novateur sur un bateau de grand voyage. (Hernani n'est pas loin ...)

Sur l'arrière, une cabine double à bâbord et une vaste zone technique à tribord dans laquelle tout ou presque est regroupé et facilement accessible: désalinisateur, groupe électrogène, climatisation, chauffage, convertisseur, pilotes (il y en a 2) et tout ce dont on peut rêver mais que l'on a habituellement du mal a caser.
Là non, tout est bien pensé, bien organisé facilement identifiable et accessible!

Plus à l'avant, sur tribord, la cabine propriétaire et à bâbord une vaste cabine invités avec 2 couchettes superposées et dans les 2 cabines "plein de rangements" bien sur.
Dans la coursive on trouve successivement un cabinet de toilette de bonne taille et une cabine douche séparée en polyester donc facile à nettoyer.
Enfin, tout à l'avant, et après une cloison étanche la porte donne sur l'atelier/soute à voile dont il a été question plus haut et dans laquelle le carré d'un 38 pied pourrait tenir l'aise.
Et en navigation, que dire?

Une Grand Voile et un Génois Incidence superbes plus un génaker de quelque 150m2 frappé du beau nom de Gaïa emmènent le bateau à une vitesse qui, aujourd'hui et quelle que soit l'allure, du près serré au portant avec 140 m2 de toile (hors génaker), n'est jamais descendue au dessous de la moitié de la vitesse du vent réel et nous avons eu entre 13 et 18 nœuds de 11h à 16h sur une mer plate et sous un soleil radieux.

Les virements de bords se font sans problème et le bateau tourne franchement et rapidement, d'autant plus qu'il n'y a pour le moment qu'une seule voile d'avant.
Lorsque la trinquette sera à poste (les bastaques, elles sont déjà là de même que les cadènes de pont) ce sera peut être différent.

Avec le génaker il faut bien sur le "rouler" un peu car il est frappé sur le davier et il a peu d'espace entre lui et le Génois roulé. Un bout dehors ne changerait probablement rien à la chose si j'en juge par mon expérience sur le 445.


A la barre: "que du plaisir", avec ses doubles safrans elle se révèle douce, réactive, ce n'est pas elle qu'il faudra utiliser comme matériel de musculation. A mon avis les winches seront plus efficaces car sur ce bateau le seul winch électrique est celui de la drisse de GV ... et heureusement qu'il est là.
Que l'on barre de bâbord ou de tribord, la viibilité sur l'avant est toujours excellente, les voiles ne gênent pas la vue et l'arceau avant n'est jamais un obstacle.
Depuis le poste tribord, pour les accostages, on dispose d'un écran sur lequel se projettent les images renvoyées par la caméra postée sous le dome du radar. Il me manque que l'avertisseur sonore de proximité pour se croire en voiture.

L'affalage se fait sans difficulté après avoir bien étalé la drisse de GV dans le cockpit: on lâche le coinceur de la drisse de GV (en Dynema bien sur, comme tous les autre cordages) après avoir un peu repris le winch pour libérer la tension et ... pffttt ... tout rentre tranquillement et silencieusement pile dans le lazy bag: le rêve!
La bôme étant un peu haute il faut bien la déporter pour pouvoir ranger les bosses de ris dans la lazy bag et refermer celui ci.


Que rajouter?

Surement plein de choses et le numéro de Voiles et Voiliers sera riche en détails qui m'ont échappé mais pour ma part cela me parait concluant.
Bien sur, si ce bateau était le mien je rajouterais surement des choses comme des rails d'écoute réglables depuis le cockpit et un ou deux winchs électriques, options que le propriétaire à refusées.
Peut être que j'en enlèverais certaines aussi.
Ce qui est sur c'est que je modifierais le plan d'aménagement de la zone avant pour tirer un parti différent de tant d'espace. L'expérience du chantier et ses compétences dans ce domaine sont telles que ne pas en profiter, plus qu'une erreur serait une faute. Pour plus sur ce sujet voir le posting sur ce que l'on appelle les options sur les OVNIs
Mais tout existe ou est possible sur ce modèle et ce que nous avons vu est ce que le propriétaire a voulu, pas ce que le chantier a proposé.

En tout cas cela m'a fait "lessiver" (St Marc oblige) quelques idées reçues sur le bateau de voyage et faire l'ARC ou le WorldARC (c'est le programme de cette année) avec un tel bateau serait surement une expérience superbe avec un probable classement dans les premiers.
Il y aura bien, un jour, quelqu'un pour le faire.

Si jamais ALUBAT construit un 47 ou un 43 pieds comme ils en ont l'intention et que je doive changer de bateau je crois que j'aurais du mal à ne pas me laisser tenter.

Commentaires bienvenus, souhaités même ... MERCI!

A suivre ...


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